« La Planète Sauvage », la côte Écossaise à vélo
Distance: 628 km
Durée: 6 jours
Difficulté: Intermédiaire
Type de sport: Vélo
Localisation: IV1
Période de l'année: Juil.
Le périple en détails
Juillet 2021: Cela fait trois mois que je dévale les routes du Royaume-Uni avec un ami et je souhaite achever le périple en parcourant une partie de la fameuse North Coast 500 en Ecosse. Tout voyage en Ecosse est une aventure. En juillet, le temps est généralement assez clément mais c’est la saison des “midges”: ces petites mouches qui piquent et attaquent en nuées.
92 km
Nous quittons Inverness après une petite visite au Velocity Cafe & Bike Workshop : nous y achetons des chaînes pour changer les nôtres, bien fatiguées, et déguster quelques gâteaux. Je discute de notre itinéraire avec le mécanicien, lui expliquant qu'après la NC 500, nous comptons visiter l'île de Skye. Il me dit que je peux y passer mais qu’elle est très touristique par endroit et il recommande de s’attarder plutôt aux îles de Mull et Arran. Rien ne vaut les conseils des locaux.
Nous changeons nos chaînes en 10 minutes chrono (je recommande à tous les voyageurs un maillon de chaîne Wippermann Connex, qui se pose et se démonte à la main et peut s’utiliser sur plusieurs chaînes successives).
En route ! L’Ecosse, c’est magnifique, peu peuplé, mais surtout, c’est le paradis des campeurs. Le camping sauvage est totalement légal, on pose sa tente où on veut tant que ce n’est pas au beau milieu d’un site historique protégé ou juste devant la maison de quelqu’un. Et oui, on peut même faire des **feux de camp **!
Nous avons un peu de vent dans le dos, donc nous avançons très bien. Près de Loch Fleet, nous posons les vélos et préparons le dîner. Le vent est une bénédiction ce soir car les midges (les petits moucherons) ne le supportent pas. Bien fait pour eux, ahah ! Ah enfin, on peut flâner dehors paisiblement jusqu’au coucher du soleil, quel bonheur !
49 km
Ce matin, nous nous mettons d’accord pour ne pas aller à John O’Groats, la pointe Nord-Est de l’Ecosse. Plusieurs personnes nous ont dit que le paysage n’est pas spécialement intéressant là-bas. Nous préférons couvrir moins de distance et prendre notre temps.
Nous nous engageons donc sur la route A897. Au Royaume-Uni, les routes “A”sont les nationales. Je m’imagine les voitures qui me frôlent toutes les 10 secondes et me demande si c’est une bonne idée. Il se trouve que beaucoup de routes principales en Ecosse sont en fait si étroites qu’il n’y a pas assez de place pour que deux voitures se croisent, donc nous sommes très tranquilles.
64 km
Nous suivons les méandres de la rivière Halladale jusqu'à la côte Nord. À Strathy, nous prenons un bain de mer rapide mais efficace. C’est l'été certes, mais l'été Ecossais, aglagla 🥶.
La route qui longe véritablement la côte est plus passante et attire les voitures et caravanes. Il se met à pleuvoir des trombes. Il faut voir le côté positif : la seconde chose que les midges n’aiment pas, c’est l’eau ! Nous dînons donc mouillés mais tranquilles près d’une tourbière ( zone humide colonisée par la végétation dans un milieu saturé en eau), où nous avons monté la tente.
95 km
Les paysages sont à couper le souffle, mais nous ne nous arrêtons pas beaucoup et nous carburons. La raison : les midges sont de retour !!! Quand nous faisons une pause, nous avons quatre minutes montre en main avant que quelques unes arrivent et rameutent leurs copines. Les piqûres sont en réalité toutes petites et individuellement, elles font peu de dégât. Le souci, c’est de se retrouver au milieu d’un nuage de zonzonnements et de micro-agressions de la peau. C’est à devenir dingo 😤.
Ce soir, comme la plupart des soirs Ecossais, quand nous plongeons dans la tente deux personnes (car c’est la seule façon d'éviter de faire rentrer les copines), la première étape est d'écraser les midges qui s’y sont glissées, et la seconde, c’est ce dialogue, à quelques variations près :
"Je suis désolée, je voulais pas mal te parler, je sais bien que tu essayais de planter la tente rapidement, j’en pouvais plus d'être piquée".
"Moi aussi je suis désolé, je pouvais pas deviner que ton lacet s'était enroulé autour d’une branche quand je t’ai dit de te magner de zipper la porte".
67 km
Chaque jour, nous nous étonnons un peu plus du dénivelé ressenti. Le vent y est pour quelque chose, mais surtout, il est difficile de parcourir plusieurs kilomètres sur du plat.
Nous nous ravitaillons dans de toutes petites épiceries à la sélection étrange et étonnement mal pensée pour les campeurs.
Ce soir, le choix d’un spot de bivouac est particulièrement difficile car les magnifiques petites baies rocheuses ont rarement assez d’herbe pour planter la tente...
89 km
Le vent est de retour et les midges enfin hors de vue. Un petit saut à la mer de bon matin fait office de douche (ça commence à faire un petit bout de temps). Le ciel est bleu le matin, orageux l'après-midi. Le même paysage peut ressembler à une steppe aride ou un marécage infini.
En tout cas, la vue est toujours dramatique et il est franchement difficile de prendre une mauvaise photo.
Nous nous ravitaillons comme prévu à Ullapool pour un bivouac à côté d’une cascade, très bucolique.
69 km
Nous sautons de baie en baie. Décidément, le ‘spot de bivouac de rêve’ semble se trouver à chaque tournant. Nous faisons de petites courses à Gairloch, où un café communautaire retient notre attention. Nous y passons finalement des heures, essayant tous les fauteuils, commandant tout le menu, et rechargeant tous nos appareils électroniques.
La dynamo dans le moyeu de ma roue avant nous permet certes d’espacer les arrêts comme celui-ci car je recharge ma batterie externe en roulant, mais je ne pédale ou pas assez longtemps ou pas assez vite chaque jour pour être vraiment autosuffisante.
103 km
Mon ami ne se réveille pas très en forme. Dommage, car aujourd’hui, nous sommes censés grimper le mythique Bealach Na Ba, une montée de 9km avec un gradient de 7% de moyenne.
Je suis sûre que c’est magnifique, mais ça ne sert a rien de pousser quelqu’un qui ne le sent pas et je n’ai pas envie d’empirer son état. Nous passerons donc par une route plus plate (mais pas trop plate non plus), sans oublier de manger un déjeuner gargantuesque au **Whistle Stop Cafe **de Kinlochewe pour nous donner des forces.
Ce soir, nous passons tout juste le pont qui mène à l’Ile de Skye, quittant la** NC 500 **et prêts pour de nouvelles aventures.
L’Ecosse, c’est la promesse de paysages fantastiques et d’une immense liberté. C’est aussi, soyons sincères, la promesse d’un climat incertain et souvent peu clément. La NC 500 est toutefois parsemée de campings, hôtels et chambres d'hôtes assez sympas. En planifiant un peu son voyage, il y a moyen de passer des nuits bien plus faciles que ce que nous l'avons fait 😁. Good luck my friends !
Les plus beaux coins de ce périple
Les équipements recommandés
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